L’année 2020 a été marquée par la pandémie liée au COVID-19. L’ensemble du système de santé français s’est mobilisé. Il a été demandé aux services de chirurgie de déprogrammer toutes les interventions non urgentes. Nous nous sommes interrogés sur le retentissement de cette pandémie sur les chirurgiens orthopédistes français. L’objectif principal de cette enquête était d’évaluer l’impact du COVID-19 sur les activités de chirurgie orthopédique urgentes et non urgentes. Les objectifs secondaires étaient : de rapporter la façon dont les chirurgiens orthopédistes s’étaient mobilisés et réorganisés et d’évaluer les conséquences physiques et psychologiques sur leur état de santé.

L’épidémie de COVID-19 a entrainé la suspension de toute l’activité chirurgicale orthopédique non urgente et des modifications dans la prise en charge des chirurgies urgentes et de la traumatologie.

Une étude épidémiologique descriptive a été menée en France. Un questionnaire de 40 questions a été envoyé à l’ensemble des chirurgiens orthopédistes français (seniors et internes) via les listes de diffusion de la Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (SoFCOT), de la Société Française d’Orthopédie Pédiatrique (SoFOP) et du Collège des Jeunes Orthopédistes (CJO)

Sur une période d’un mois, 1098 chirurgiens, 852 chirurgiens seniors et 246 internes, ont répondu au questionnaire. L’arrêt complet de toutes les interventions non urgentes a été effectif dans 80 % des cas. Les interventions urgentes et semi-urgentes ont été maintenues. Trois cent vingt-six chirurgiens (30 %) ont modifié leur prise en charge de la traumatologie, parmi eux 55 % provenaient des régions les plus touchées par la pandémie. 60 % des chirurgiens n’ont pas bénéficié de formation pour en prendre en charge les patients COVID + et 40 % ont pris en charge ce type de patients. Parmi les orthopédistes interrogés, 28 % ont été redéployés dans des services de médecine. La téléconsultation a été utilisée par 41 % des chirurgiens. Vingt-six (2 %) chirurgiens ont été testés positifs au COVID et 54 % présentaient au moins un signe de souffrance psychologique.

Les chirurgiens orthopédistes français se sont réorganisés et ont modifié leurs pratiques rapidement et efficacement pour faire face à la crise sanitaire. Des progrès restent toutefois à faire au regard de la formation des orthopédistes pour prendre en charge des patients COVID + ainsi que pour démocratiser l’usage de la télémédecine.

IV.